Le scandale Cambridge Analytica est sans aucun doute la crise la plus importante de toute l’histoire de Facebook.
Un détournement abusif des données Facebook
Pour mieux comprendre, revenons aux sources. L’affaire Cambridge Analytica éclate, quand deux grands quotidiens américains, Le Guardian et Le New York Times décident de publier au même moment, les résultats d’une enquête menée sur cette société célèbre pour le profilage d’électeurs. Selon cette enquête, la société aurait récolté des données personnelles de plus de 50 millions d’utilisateurs de Facebook entre 2014 et 2015 afin de servir à influencer les votes des électeurs américains en faveur de Donald Trump.
Bien que les internautes utilisant le réseau social savaient déjà plus ou moins que leurs données n’étaient pas véritablement protégées sur Facebook, la dimension politique de cette affaire a, semble-t-il, réveillé l’opinion publique et les objecteurs de conscience, sur l’incapacité de Facebook à protéger efficacement les données personnelles de ses utilisateurs.
Le public s’est même étonné de la faciliter dont les analystes de Cambridge Analytica ont pu récupérer les profils de millions d’utilisateurs grâce à une simple application et en ouvrant juste une interface de connexion sur le réseau.
L’usage très controversé des données détournées
Ce qui a choqué le plus est sans aucun doute l’usage qui a été fait de ces données. Une fois exploitées, elles ont servi à prédire et à influencer le vote des électeurs lors de la dernière élection présidentielle américaine.
Ces faits ont tout simplement incité des politiciens à lancer des demandes d’explication concernant le partage de données des utilisateurs du réseau social à 2 milliards d’abonnés. Ainsi, le 19 mars 2018, le sénateur démocrate Ron Wyden demande au patron de Facebook de s’expliquer publiquement sur la politique de confidentialité du réseau ainsi que sur les mesures prises pour endiguer le problème.
Le 16 mars dernier, le vice-président et directeur adjoint de Facebook, Paul Grewal, a annoncé la suspension du compte de Cambridge Analytica. Mark Zuckerberg évoque plusieurs mesures : la vérification des applications, l’information des utilisateurs sur l’abus de données, la désactivation de l’accès aux profils utilisateurs par les applications non utilisées depuis plus de 3 mois, la restriction des données de connexion, la sensibilisation des utilisateurs sur les applications qu’ils utilisent, l’incitation et la participation des utilisateurs à signaler les faiblesses de la plateforme.