La semaine dernière, Paris accueillait la fashion week, le rendez-vous qui permet de découvrir les nouvelles créations automne-hiver 2017-2018 imaginées par les plus grands couturiers. Chanel, Fendi, Jean-Paul Gauthier et bien d’autres ont ainsi posé les bases de ce qui sera tendance dans les prochains mois, l’occasion de s’interroger sur ce qui fait la mode.
La mode, phénomène social
Passage obligé à Paris pour les maisons de Haute-Couture qui dessinent les tendances à venir. Si la plupart sont assez récentes, certaines enseignes sont célèbres pour faire la pluie et le beau temps sur la mode depuis des décennies. On estime que la mode telle qu’on la connait, c’est-à-dire qui change chaque saison, est apparue à la fin du XIXe siècle, devenant un phénomène social global. Il y a une centaine d’années, on changeait de vêtements afin de mieux supporter les saisons. Aujourd’hui, il y a une grande part de commercial dans la mode.
La mode est inventée par le couturier, même si depuis une cinquantaine d’années elle peut être issue de la rue. Ce sont ensuite les boutiques qui choisissent parmi les collections ce qu’elles veulent proposer, mais aussi les journalistes des magazines de mode, qui vont mettre en avant certaines pièces et ainsi nous dicter notre façon de nous habiller sans que l’on en soit parfois conscient.
Ne pas être la mode : est-ce stigmatisant ?
Une personne qui n’est pas à la mode s’écarte, volontairement ou pas, d’une norme institutionnalisée. Il faut cependant faire la distinction entre la mode tendance de marché, la mode tendance culturelle et la mode de fond. Pour certains un individu ne paraitra pas à la mode, car il ne porte pas les codes d’une tendance actuelle, et pourtant lui aura l’impression de suivre la mode, car il est fidèle à une tendance de fond par exemple.
Les tendances de fond sont les plus durables. Elles ont un impact plus profond mais sont plus difficiles à cerner. Elles subissent les conséquences d’une situation historique. Ainsi, la Seconde Guerre mondiale, tendance de fond, a mené les États-Unis notamment à adopter un style minimaliste dans la mode en raison de l’effort de guerre à respecter et des rationnements.
Les tendances culturelles sont davantage liées aux envies de la société, elles changent, évoluent en fonction des groupes, qu’ils soient branchés, street…
Enfin les tendances de marché sont les plus éphémères, sans doute aussi parce qu’elles sont des lubies, de véritables effets de mode justement. Elles sont créées par les marques ou des cabinets de tendance, inondent le marché quelque temps puis disparaissent comme elles sont venues.
Avec l’avènement des réseaux sociaux, d’autres acteurs entrent en jeu, ce sont les influenceurs. Ils font partie d’une « courbe d’adoption de la mode », au même titre que les innovateurs, puis les suiveurs ou au contraire les passifs, qui ne sont pas attentifs aux tendances et prennent ce qu’arrive jusqu’à eux.
Succomber à la mode répond à différentes questions. Est-ce qu’elle fait écho à notre mode de vie, est-ce qu’elle correspond à notre style, notre travail ? Quelle tendance me parle ? C’est en étant honnête avec soi que l’on choisit la tendance qui nous convient le mieux.