L’an dernier, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a encore augmenté. Elle représente désormais 145% de ce qu’elle était avant 1750 et la révolution industrielle. L’Organisation météorologique mondiale tire la sonnette d’alarme.
Un constat dramatique
Le dioxyde de carbone dans l’atmosphère est coupable du réchauffement climatique. C’est pourquoi lorsque l’OMM (organisation météorologique mondiale) pointe du doigt son augmentation, il y a de quoi s’inquiéter. L’Organisation a mis en garde « contre une hausse dangereuse de la température » dans un récent rapport. Comme l’a expliqué l’agence de l’ONU dans son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre, les prévisions sont inquiétantes : « La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a trois à cinq millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel ».
Les causes de cette hausse
Cette « montée en flèche » du niveau de CO2 s’explique par différents problèmes. Tout d’abord la « conjonction des activités humaines et d’un puissant épisode El Nino », ce phénomène climatique qui se traduit par une hausse des températures de l’océan Pacifique, provoquant sécheresses et fortes précipitations. Il a lieu en moyenne tous les 5 ans. Les chercheurs se sont basés sur les carottes de glace pour déterminer les variations de la teneur en CO2 dans l’atmosphère au cours du temps.
De plus, le rapport revient sur les 145 % d’augmentation depuis l’ère pé-industrielle : « Alors qu’elle était de 400 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l’atmosphère en dioxyde de carbone (…) a atteint 403,3 ppm en 2016 » et « représente désormais 145 % de ce qu’elle était à l’époque préindustrielle ».
Parmi les causes, l’agriculture devenue de plus en plus intensive, la croissance démographique, l’industrialisation et l’exploitation des combustibles fossiles à des fins énergétiques, la déforestation… Tous provoquent une hausse des gaz à effet de serre, dont le principal est le CO2.
Le Finlandais Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM, dresse un constat très inquiétant de ces résultats : « Le CO2 persiste dans l’atmosphère pendant des siècles et dans l’océan, encore plus longtemps. Selon les lois de la physique, la température sera nettement plus élevée et les phénomènes climatiques plus extrêmes à l’avenir. Or, nous n’avons pas de baguette magique pour faire disparaître cet excédent de CO2 atmosphérique », ajoutant : « Si l’on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d’une hausse dangereuse de la température d’ici la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l’Accord de Paris sur le climat ». Et de finir par : « Les générations à venir hériteront d’une planète nettement moins hospitalière ». Il y a urgence à réagir.