Depuis la loi de décembre 2016, la sélection des étudiants à l’université doit s’effectuer en première année de master et non en M2, comme ce fut le cas jusqu’à présent. Seulement sur toutes les mentions de master existantes, 355 formations ne respectent pas la règle.
Faciliter l’intégration en M2. Voilà le but de la loi entrée en vigueur pour la rentrée 1017. Pour cela, les universités ont eu l’autorisation de fixer des capacités d’accueil en première année de master. Qui dit capacités d’accueil, dit procédure de sélection. Les étudiants titulaires d’un diplôme d’État de licence (bac+3) sont soumis à un examen de leur dossier universitaire ou à un concours d’entrée pour intégrer un cursus de master.
Mais une fois l’admission validée, les voilà assurés pour deux années d’enseignements avec à la clé, un diplôme de Bac+5. Avec cette décision, le Ministère de l’Enseignement supérieur souhaite ne plus restreindre la poursuite d’études des étudiants diplômés d’un Bac+4. Cependant, toutes les formations universitaires ne respectent pas cette règle du Ministère.
Un grand nombre d’universités concernées
Sur toutes les universités françaises (métropole et DOM TOM compris), 52 conserveront la possibilité d’un master 2 sélectif à la rentrée 2018, avec des disparités selon les universités. Celle de Paris 1, de Lyon 3 ainsi que l’université des Antilles conservent respectivement 22, 15 et 33 M2 avec entrée sur dossier. Les étudiants de ces facultés se verront donc très restreints après la validation de leur M1.
Des chiffres qui ne rassurent pas ces derniers, voyant leur futur universitaire brutalement arrêté par une sélection. Rappelons que le niveau Bac+4 n’est pas reconnu en tant que diplôme professionnalisant. Il ne facilite ainsi pas l’insertion dans la vie active des jeunes.
Les filières en droit, psycho et MEEF concerné
Deux exceptions étaient à noter dans la loi de décembre 2016 : le droit et la psychologie. Cette décision s’appuie sur une cohérence du parcours des étudiants actuellement en cursus de master. En effet, les concours se basant sur l’ancien système, impossible pour les professeurs d’université de les changer en quelques mois.
Cependant, on peut constater que plus exceptions que celles autorisées ont gardé l’ancien système. Le MEEF par exemple (Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation) ainsi que les sciences politiques et l’administration ont conservé un processus de sélection. Leur explication ? Faciliter les procédures pour l’administration, mais pas pour les étudiants.
Les recours mis en place
Pour les titulaires d’un bac+4, peu de recours sont possibles. Des solutions n’ont pas encore été mises en place par le Ministère pour les étudiants recalés à l’entrée d’un M2. En revanche, un site web a été mis en place en début 2017, trouversonmaster.org, pour les diplômés de licence refusés en première année de master. Si un étudiant ayant effectué au moins deux demandes d’entrée en master, se voit refusé par les deux commissions, il peut faire appel auprès du rectorat.
Ce recours est accessible depuis le site du ministère cité précédemment. Le rectorat proposera alors trois mentions de master 1 à l’étudiant, en prenant compte de la localisation des établissements, du projet professionnel ainsi que des capacités d’accueils. De plus, le rectorat s’engage à proposer au moins une poursuite d’étude dans l’établissement ou l’académie d’origine du candidat.