Les réseaux sociaux sont très critiqués pour leur manque de réactivité lors de la publication et de la diffusion massive de la vidéo sur les attentats terroristes de Nouvelle-Zélande du 15 mars dernier. Facebook est particulièrement ciblé par les critiques des observateurs qui estiment que tout n’a pas été fait pour éviter la diffusion de ces images violentes.
Facebook manque de réactivité
La vidéo de 17 minutes où l’on voit le terroriste se filmer lui-même a été partagée ou téléchargée des millions de fois sur les réseaux sociaux. Facebook affirme par exemple, avoir supprimé près de 1.5 million de vidéos de l’attaque et bloqué près de 1,2 million de tentatives de téléchargement. Les images particulièrement violentes ont été vues sur le réseau qui est ouvert à un large public sensible.
Bien que le réseau affirme que son équipe de modérateurs travaille 24/7 pour retirer l’intégralité des contenus en infraction avec sa politique, Facebook fait face à une nouvelle crise. Le manque de contrôle du réseau sur ses « Live » est particulièrement pointé du doigt. La diffusion a duré 17 minutes avant d’être bloquée par la firme, mais ce fut largement suffisant pour permettre aux utilisateurs de télécharger puis d’uploader les séquences sur d’autres plateformes comme Twitter ou YouTube. Pire, des « captions » de la vidéo étaient encore visibles ce vendredi 15 mars. Certains médias se sont également emparés du buzz viral pour faire du sensationnel.
Facebook ne se donnerait pas les moyens
Cependant, de fervents défenseurs de la liberté d’expression refusent de clouer Facebook aux piloris, car selon eux, il ne serait pas l’auteur de la vidéo ni du massacre et il n’est pas non plus responsable du comportement des gens. Certains évoquent même un risque d’orienter l’opinion vers l’autorisation de censure des réseaux. Or, pour les observateurs, Facebook contribue indirectement peut-être, mais contribue quand même à favoriser ce comportement irresponsable en raison de son laxisme. Faut-il également rappeler que la firme américaine s’est fermement engagée à lutter contre la diffusion d’images violentes et racistes ? Et qu’il ne faut pas oublier, soyons francs, qu’elle est accessible à un jeune public.
Les signes de mécontentement contre Facebook ont émergé un peu partout par voie de presse ou sur les réseaux sociaux mêmes. Les autorités accusent surtout la plateforme de ne pas avoir suffisamment pensé à un moyen de retirer facilement et rapidement ce genre de contenus alors qu’elle engrange des revenus colossaux. L’efficacité réelle de la modération humaine a déjà été maintes fois remise en cause et beaucoup d’observateurs se demandent si Mark Zuckerberg envisage même de développer les nouvelles technologies (machine learning, IA) dans ce domaine.