Le premier projet de loi de finances du quinquennat Macron a été présenté, l’occasion de connaître ses orientations et les changements à venir.
Mercredi était présenté le projet de loi des finances en Conseil des ministres. Parmi les points abordés, la suppression des cotisations maladie et chômage, une hausse de la CSG et un remaniement de l’impôt sur la fortune (ISF) qui devrait devenir un impôt sur la fortune immobilière (IFI). Si la majorité de ces mesures avaient été annoncées lors de la campagne du président, certains concernés commencent déjà à s’inquiéter, à l’image des ménages les plus modestes et des retraités. À la suite de ce rendez-vous, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a tenu à rassurer, déclarant que les réformes prévues dans le cadre de ce projet de budget 2018 bénéficieraient « à tous les Français et non pas aux plus riches ». Ces paroles rassurantes faisaient suite aux nombreuses critiques émanant d’une partie de la gauche et de nombreuses associations ces derniers jours.
Ce qui va changer
Concrètement, ce projet de loi, qui comporte un certain nombre de mesures fiscales, comme la hausse de la CSG, va privilégier quelques profils.
Tout d’abord, les salariés du privé. Emmanuel Macron l’avait dit, il souhaite « valoriser le travail ». Ainsi, il y aura bien un élargissement du financement de la protection sociale à l’ensemble des revenus, par la suppression des cotisations maladie et chômage, et en contrepartie de la hausse de la CSG de 1,7 point. La baisse aura lieu en janvier prochain, puis en octobre. D’après le gouvernement, le gain de pouvoir d’achat sera de 250 euros environ pour un Français au SMIC. À noter que tous les salariés sont concernés par cette mesure.
Concernant les indépendants, et sachant que trois quarts d’entre eux touchent moins de 4 000euros par mois, ils seront également positivement touchés. Les plus « riches » d’entre eux auront une « compensation sans gain de pouvoir d’achat » a précisé le ministre de l’Action et des comptes publics Gérald Darmanin.
La transformation de l’ISF en IFI profite aux ménages les plus aisés et l’exonération de la taxe d’habitation concernera 80 % de ceux qui la paient aujourd’hui. Le plafond a été fixé à 30 000 euros de revenus réels par an pour une personne seule, 48 000 euros pour un couple sans enfant et 54 000 euros pour un couple avec enfants.
Les plus lésés
Ce sont sans doute les fonctionnaires. Pour eux, pas de suppression des cotisations sociales, mais la hausse de la CSG. Si le gouvernement a assuré qu’une compensation aurait lieu, il n’a pas encore précisé sa forme. Les retraités sont également mécontents, particulièrement les plus aisés, à savoir ceux qui touchent plus de 1 400 euros. Ils subiront la hausse de la CSG, sans compensation. Dès 1 500 €, la ponction s’élève à 300 euros par an…